Compte-rendu – 9 septembre : La Liste des Usagers au Vésinet – Le Pecq

La Liste des Usagers était présente en gare du Vésinet – Le Pecq (RER A) le mercredi 9 septembre, pour réaliser un tractage, et rencontrer les voyageurs.

Les échanges furent constructifs, et certains nous ont témoigné leurs difficultés quotidiennes.

Par ailleurs, et malgré les travaux d’aménagement réalisés récemment, la correspondance entre le RER et certaines lignes de bus se révèle quasiment impossible pour les personnes à mobilité réduite. La Liste des Usagers a constaté que la sortie n°2 n’est équipée ni d’ascenseur, ni de rampe, obligeant les personnes concernées à contourner la gare par le réseau routier, afin d’atteindre l’entrée principale. En 2015, c’est absolument honteux !

 

9 TRAINS SUR 10 EN RETARD AU TERMINUS

Enfin, nous avons profité de notre présence sur place pour réaliser un relevé précis des horaires de passages des RER en provenance de Paris. Notre méthodologie a été la suivante : entre 16h30 et 19h30, nous avons relevé, via l’application mobile, les horaires de passage en gare de Châtelet – Les Halles. Puis, via un contrôle visuel, nous avons noté les horaires de desserte de la gare du Vésinet – Le Pecq, entre 17h et 20h.

En préambule, il est important de préciser qu’aucun incident majeur perturbant le trafic n’a été porté à notre connaissance durant cette fourchette horaire. D’après le BPIM, l’indicateur de ponctualité du STIF, 85% des RER A sont à l’heure, c’est-à-dire arrivant avec un retard inférieur à 5 minutes. Et bien, en reprenant ce mode de calcul, d’après nos relevés, nous en sommes très loin !

Sur les 36 trains prévus à Châtelet – Les Halles entre 16h30 et 19h30 pour desservir Le Vésinet – Le Pecq, seuls 11 trains peuvent être considérés comme à l’heure, trains qui sont donc passés avec un retard inférieur à 5 minutes. Soit 30,56 % !

On constate que, si la RATP parvient à tenir l’horaire en tout début de pointe (le train de 16h39 est ainsi passé à l’heure), cela se dégrade très rapidement, avec souvent 5 minutes de décalage, pour atteindre 9 minutes de retard moins d’une heure plus tard (le train de 17h14 est passé à 17h23). Cela fluctue ensuite, la RATP rattrape quelque peu ce retard, mais au détriment des autres branches de la ligne, pour ensuite perdre totalement la régularité et la ponctualité de la desserte (le train de 18h44 est passé à 18h59, soit 15 minutes de retard).

Et ce n’est pas tout, car cela empire à l’arrivée ! Sur ces 36 trains, seuls 33 sont parvenus au Vésinet – Le Pecq avant 20h. Nous avons ainsi constaté une mission amputée d’une partie de son parcours, rendue terminus à Rueil – Malmaison. Réseau Express Régional, peut-être, mais cela dépend où vous habitez ! Car, à notre connaissance, et d’après les indications de l’application RATP, aucune modification de desserte n’a pour autant été réalisée, et en pleine heure de pointe, c’est un intervalle de près de 25 minutes qu’ont du subir certains voyageurs ! Inacceptable !

Pour ce qui est des chiffres précis : sur ces 33 trains, seuls 3 sont arrivés avec moins de 5 minutes de retard. Ramenés en pourcentage, c’est sans appel : 9,09 % des trains étaient « à l’heure » à l’arrivée !

La durée du trajet entre Châtelet – Les Halles et Le Vésinet – Le Pecq est comprise entre 24 et 27 minutes, selon les missions. Il est désormais évident que la RATP ne parvient pas à tenir ce temps de trajet aux heures de pointe. Avec un record attribué au train de 17h34 à Châtelet, arrivé à 18h10 au Vésinet – Le Pecq, soit 9 minutes de plus, et donc un temps de trajet allongé d’un tiers !

Pour parachever le tout, la desserte devient totalement erratique passée l’hyper-pointe (18h – 19h). Les missions XILO, prévues à Châtelet à 19h09, 19h19 et 19h29 sont ainsi passées respectivement à 19h31, 19h39 et 19h46. 20 minutes de retard en moyenne, l’enchainement théorique des missions n’étant plus respecté, entrainant des dessertes et des temps d’attente d’autant plus aléatoire.

Et ce n’est pas tout : le premier XILO, arrivé à son terminus (Le Vésinet – Le Pecq) à 20h00, a certes débarqué tous les passagers, pour finalement poursuivre, à vide, son trajet vers Saint-Germain-en-Laye, probablement en vue de manœuvres. N’était-il pas possible d’acheminer les usagers concernés jusqu’au bout de la ligne, au lieu de les obliger à effectuer une correspondance supplémentaire, et attendre 10 minutes de plus ?

Ce qui ressort en priorité de ce relevé, c’est à quel point les usagers sont inconsidérés, et à quel point les horaires publiés ne sont pas respectés. Comment, dès-lors, voyager sereinement ? Comment être certain d’arriver à l’heure et, pour les parents, récupérer leurs enfants à la crèche ou à la garderie ?

Cette desserte sporadique pose par ailleurs la question des correspondances. Les horaires des différentes lignes de bus desservant les gares RER sont ainsi basés sur les horaires théoriques, ce qui représente des dizaines de lignes, et des milliers de voyageurs. Clairement, rien n’est fait pour faciliter ces correspondances, et nous avons pu constater au Vésinet – Le Pecq des bus partants à vide, faute de train arrivé dans les temps. Ce qui induit donc des temps de trajet encore amplifiés pour les usagers concernés. Il est temps de revoir de fond en comble ce système !

En conclusion, la mention de la RATP sur l’indicateur horaire n’a jamais été aussi vraie : « Les horaires sont donnés à titre indicatif. Ils peuvent être modifiés sans préavis ». Mais cela est-il normal ? Le cœur de métier d’un transporteur n’est-il pas d’acheminer des voyageurs d’un point A à un point B, dans un délai précis, et selon des horaires établis ? Car si cette mention doit prévaloir, à quoi bon dès lors publier des horaires ?

Le STIF se doit d’être plus exigeant vis-à-vis des opérateurs avec lesquels il travaille, et vérifier de manière accrue la bonne desserte du territoire francilien. Si les horaires publiés ne peuvent pas être respectés, à cause notamment de la densité de la circulation, il faut repenser en profondeur la façon de desservir les différentes gares, et la manière dont sont établis les horaires en correspondance.

Nous tenons notre relevé à disposition de toute personne souhaitant vérifier ce que nous avançons dans ce billet.

La Liste des Usagers aux côtés des personnes souffrant de handicap

Quelques mots sur le démarrage en cours de notre section HANDICAP et qui pourra compter sur l’expérience et la détermination de Nathalie Raoul, que j’ai longuement rencontrée au Mée (77).
Handicapée à la suite d’une erreur médicale, contrainte de renoncer à sa carrière professionnelle, cette mère de famille, seule avec trois enfants est passée par toutes les épreuves que doit subir une accidentée de la vie.
Problèmes financiers. Un exemple: attendre des mois après le chômage et avant que les allocations invalidité commencent à être versées. Et comment on nourrit les enfants? « Vous aurez un rappel »! Dans 8 mois…
Logement: même quand on obtient un appartement PMR, adapté Personnes à Mobilité Réduite, on s’aperçoit que la terrasse est inaccessible, ou que les poubelles de l’immeuble ne s’ouvrent qu’en appuyant avec le pied sur une pédale, ou que l’allée de la résidence est en terre qui devient de la boue à la première pluie.
Déplacements: sur le chemin de la gare, obligation de rouler avec son fauteuil sur la chaussée. La gare, refaite récemment, juste avant le vote de la loi: pas d’ascenseur.
Fauteuils électriques: très chers (Nathalie parle de 13-14 000 euros mini) attribution très longue à obtenir de l’administration, et après il faut faire la chasse aux organismes qui peuvent financer.
Soins médicaux: médecins et kinés ne se déplacent plus, et – on a peine à le croire – leurs cabinets sont trop rarement accessibles!

À suivre…

Jean-Claude Delarue