RER A : retour sur l’incident du 9 octobre

Le vendredi 9 octobre, en début d’après-midi, un début d’incendie est constaté à Nanterre-Préfecture.

Cela va endommager en partie les installations électriques, et perturber le trafic en profondeur. Évidemment, il était impossible de prévoir ce genre de choses, ni ses conséquences.

Néanmoins, on peut s’interroger sur les moyens de contournement et de substitution mis à la disposition des usagers. Le compte twitter officiel permet de retracer la chronologie des évènements.

L’incendie est donc détecté aux alentours de 14h, et dès 14h09, le trafic est interrompu dans le secteur.

12 minutes plus tard, le problème étant visiblement sérieux, l’interruption est étendue.

Nous ne disposons pas des éléments techniques ayant conduit à cette décision, mais nous sommes tout de même en mesure de nous interroger sur le fonctionnement des installations. Pour un incident situé à une gare, la RATP est contrainte de stopper tout le trafic sur les 2 gares en amont et en aval ? N’y a-t-il pas moyen de faire « mieux » ? Au bénéfice du doute, nous considérerons que les équipes de la RATP on fait leur maximum, et que la configuration des lieux et de l’alimentation électrique n’offrait pas d’autre alternative.

Nouveau point de la situation à 14h39 :

Les habitués du compte twitter officiel le savent, hélas. Dès lors qu’un horaire de reprise est avancé, il est le plus souvent optimiste, et même très optimiste. Alors quand on annonce 17h, il ne faut pas tabler, au mieux, avant 18h30.

Et c’est à cet instant que les questions surviennent. Il reste encore environ 2 heures avant que l’heure de pointe du soir ne débute. Le temps de mettre en place un vrai plan de crise, afin de limiter la casse.

Pourtant, c’est à ce moment-là que les informations se raréfient… Le compte twitter ne raconte plus rien. On ne propose pas aux voyageurs de solutions alternatives. Rien, le silence le plus total. Finalement, une maigre information filtre :

16h17, pour un incident débuté à 14h. Il ne faudra pas être plus exigeant. Ce compte sert pourtant à informer les usagers, alors qu’on en donne un maximum, en les repostant à plusieurs reprises au cours de la soirée. Des itinéraires alternatifs, de substitution, tout ce qui pourrait être utile pour décongestionner au maximum, et limiter, ne serait-ce qu’un peu, les conséquences.

Mais non, rien ne se passe. On peut d’ailleurs s’interroger sur la pertinence de laisser les gares ouvertes dans ces conditions, alors que plus aucun RER ne circule. L’heure de pointe arrive. On entraine par exemple une foule dense dans les sous-sols de La Défense, alors qu’il n’y a aucune échappatoire. C’est -presque- un miracle qu’il n’y ait pas de mouvements de foule ou de panique. Les réseaux sociaux s’emplissent de photos surréalistes ou des milliers de personnes s’entassent dans l’espoir d’une reprise du trafic, qui est donc toujours, faute de contre-indication, prévue vers 17h…

Finalement, vers 18h, le couperet tombe, prévisible et pourtant si agaçant :

Il aura fallut 4 heures depuis le début de l’incident pour en arriver à cette conclusion ? Vous ne trouvez pas ça un peu long ? Même à titre préventif, dès le début de l’heure de pointe, préciser que la reprise est incertaine… Mais non, on préfère indiquer un horaire de reprise fantaisiste, puisque manifestement basé sur une expertise très aléatoire, réalisée alors que l’incendie était encore en cours… Ce qui induit en erreur des dizaine de milliers d’usagers, patientant dans les différentes gares en espérant que ça reparte…

A destination de Cergy et de Poissy, rendez-vous donc à Saint Lazare. Les habitués le savent, encore faut-il pouvoir atteindre la gare. Pourquoi ne pas orienter les usagers vers la gare Transilien de la ligne L de Nanterre-Université, en prolongeant jusqu’à Cergy le parcours des trains qui y sont habituellement terminus ? Il n’y a plus de RER, le trafic est de toutes façons chaotique !

Du côté de la ligne J, on aurait également pu faire marquer aux trains des arrêts supplémentaires à La Garenne-Colombes (accessible par le T2), et dans toutes les gares jusqu’à Poissy ce qui aurait offert une alternative aux usagers concernés.

Enfin, il aurait fallut compléter cela en faisant circuler des navettes routières entre -au moins- ces 2 gares et La Défense. Ça ne résorberait pas tous les problèmes, mais ça en absorberait au moins une partie.

En direction de St Germain justement, des navettes sont mises en place. Évidemment, là encore, sous dimensionnées, et inadaptées. On aurait pu inciter les voyageurs à destination de St Germain à contourner le parcours du RER A, en empruntant la ligne L jusqu’à St Germain – Grande Ceinture. Mais non, là encore, rien, aucune alternative n’est proposée, si ce n’est ces quelques navettes, et les lignes de bus habituelles, déjà bien remplies en temps normal.

Bref, des possibilités, il y en avait, et les personnes en charge de les trouver avaient 2 heures pour s’y atteler. Mais rien n’en est sorti. Quand va-t-on enfin mettre en place des plans précis de substitution, applicables facilement dès lors qu’un incident sérieux survient ?

Là, une fois de plus, on a eu l’impression d’avoir des gens incapables de gérer la situation, avançant à l’aveugle, brouillon dans leurs choix, dans l’impossibilité d’adapter les schémas de transports… Et une fois de plus, ce sont les usagers qui en ont payé le prix.

N’est-ce pas également au STIF de se pencher sur cette question ? De travailler avec les opérateurs sur des solutions alternatives ?

A l’heure actuelle, le trafic est toujours interrompu, souhaitons que la situation revienne à la normale rapidement.

Sylvain Dreyer

2 commentaires sur “RER A : retour sur l’incident du 9 octobre

  1. Pour Cergy pref, je suis passé par le rer C, puis bus 45 parce que je connais les « itinéraires B ». La au moins j’étais tranquille, assis … Sans stress de savoir si un train allait partir.

    Ils sont incapable de trouver des moyens de contournements et des alternatives pour les « usagers »
    Ils sont incapable de communiquer correctement. Quelqu’un qui connait le reseau bus/metro/rer/train doit être capable de proposer une solution pour chaque gare non desservit, meme si c’est pas la meme societé qui gère. A quoi sert le flash info (audio) si il n’est pas activé lors de ce genre d’incident même si ce n’est pas l’heure de pointe.

    Pas un jour ce mois ci je n’ai eu des conditions acceptable de transport, le mois prochain je ne recharge pas mon pass. Pas de service, pas d’argent.

  2. Et puis a Houilles ce week end, seulement des directs, les omnibus saint Lazarre… que dalle… et aucun cergy poissy rerouté vers st lazarre… On se moque du monde

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